Vente aux encheres Vendredi 25 Septembre 2020 a Drouot Catalogue Live Auction a 14:00

Presentation

Issu d’une famille aisée, Zarfin naît le 7 janvier 1899 à Smilovitchi, dans le même village que Chaïm Soutine de 6 ans son ainé. Enfant, il couvre de dessins les livres de comptabilité de son père qui l’encouragera plus tard à devenir peintre. Dès 1910, il est le seul admis à assister à la réalisation d’un tableau de Soutine et suivra la même voie que le peintre qu’il admire en entrant à l’école des Beaux-Arts de Vilna en 1913. Un an plus tard, il quitte son pays et sa famille pour la Palestine. Il étudie à l’École des Beaux-Arts de Jérusalem, Bezalel. En 1923, il s’installe à Berlin et rencontre Max Libermann. Il apprend auprès du maitre durant plus d’un an et participe à l’exposition de la Berliner Sezession où il présente son tableau Le Métro de Berlin. En 1924, il s’installe à Paris où il retrouve son ami d’enfance Soutine, mais il est effrayé par ses conditions de vie. Il expose régulièrement au Salon des Indépendants de 1925 à 1927, puis en 1930, 1933, 1937, 1940. Dans la capitale, il rencontre Sophie Bergher qui deviendra sa femme en 1929 et obtient la naturalisation française en 1931. Sa fille Liliane nait en 1933. Pour subvenir aux besoins du foyer, Zarfin crée des projets de tissus pour l’agence d’Olga Olby jusqu’en 1938

En 1936, il retrouve Soutine qu’il a recherché à la demande de ses parents. Ils se retrouvent presque tous les soirs chez Zarfin, dans son appartement situé 37 avenue Reille dans le 14e . Soutine lui conseillera de se consacrer entièrement à sa vocation. En 1939, l’artiste est mobilisé puis il retrouve sa femme et sa fille à Brive-la-Gaillarde en 1940. Il se réfugie en zone libre à Lyon en 1941 où se lie d’amitié avec les Hertz et Ernest Fraenkel. En 1943, la famille part pour Grenoble. Il exposera à plusieurs reprises dans les deux villes. À la libération, les tableaux laissés à Paris ont disparu: il apprend que son appartement a été vidé par le propriétaire. En 1947, Zarfin et sa famille s’installe à Rosny-sous-bois où il travaille avec passion et acharnement. En 1950, il part pour la Normandie et travaille à Honfleur. Il participe à différentes expositions de groupe. En 1954, il rencontre Paul Rempenault et sa famille avec lesquels il se lie d’amitié. En 1955, le Musée National d’Art Moderne de Paris acquiert une toile de l’artiste ( Paysage, 50×64, nº24 360; inventaire du musée nºAM 3353 P). En 1958, il expose au Jewish Museum de New York puis en 1964 à l’Ashmolean Museum d’Oxford. En 1963, un ouvrage collectif lui est consacré aux éditions Pierre Cailler, avec des textes d’Ernest Fraenckel, Étienne Souriau, Jean Cassou, Waldemar-George, Henri Hertz et Paul Rempenault. Au début des années 1970, Zarfin tombe gravement malade et s’éteint le 25 septembre 1975. Il n’arrêtera jamais de produire jusqu’à sa mort.

Plusieurs expositions de Zarfin sont organisées à Montpellier, Sète, Béziers et Paris. En 2012, une vingtaine d’œuvres de Zarfin sont présentées aux côtés de tableaux de Chagall, Soutine et Zadkine au Musée National des Beaux-Arts de la République de Biélorussie à Minsk dans l’exposition Artistes Biélorusses de l’Ecole de Paris, qui permet au public biélorusse de découvrir cet artiste. En 2020, ce même musée présente pour la première fois une importante rétrospective de l’œuvre de Zarfin qui réunit 52 œuvres de l’artiste. 1 D’après les dernières recherches faites à la demande de Youri Abdourahmanov, un document retrouvé par Semen Leifer atteste l’enregistrement d’entrée de Zarfin à Bezalel. Selon ce document, l’année de naissance de Zarfin est en 1897, ce qui semble beaucoup plus probable selon Youri Abdourahmanov. Sources : - Zarfin, sous la direction d’Ernest Fraenckel, textes d’Étienne Souriau, Jean Cassou, Waldemar George, Henri Hertz et Paul Rempenault, Genève, Éditions Pierre Cailler, 1963. - Nadine Nieszawer, Marie Boyé, Paul Fogel, Peintres juifs à Paris, 1905-1939, École de Paris, préface de Claude Lanzmann, Paris, Denoël, 2000, p. 348-349. - Zarfin sur Soutine, Smilovitchi et lui-même, Minsk, éditions Naouchny mir, 2020. - Youri Abdourahmanov, Catalogue de l’exposition Schraga Zarfin, Passeur de lumière, Musée National des Beaux-Arts de la République de Biélorussie, 6 décembre 2019 - 19 février 2020, p.44.

  • Au bout du compte, et tout simplement, je dirai que j'aime cet art de Zarfin, pour l'intensite de l'inquietude humaine, la convulsive detresse, un besoin de communication, qui s'y dec?lent. Cela sans litt?eature aucune, sans anecdote, mais dans l'expression plastique elle-meme et toute stricte, dans le langage plastique, la touche, la pate, une facon d'emplir toute la toile, de n?y laisser aucun vide, l?a?ration d'aucune distance, de la couvrir en toute sa longueur, qui semble ainsi s?allonger davantage, ou en toute sa largeur, qui en prend aussitot encore plus d'extension. Jean Cassou
  • On sait que l?ermite de Rosny-sous-Bois a ete le camarade d?enfance, le confident et l'ami de Soutine. S'il n'a jamais subi son ascendant, il a, comme lui, l'intuition ou la divination d?un rythme organique et d'une matiere ductile. Ses edifices d'un style monumental sont des coulees de lave ou des mirages. Ils sont imperceptibles par le sens du toucher. On se trouve en presence de fantomes qui ne communiquent ni sensations de poids, ni sensations de densite physique?. George Waldemar
  • Zarfin est le premier des grands artistes de notre epoque a avoir senti que l'evasion la plus efficace pour l'homme moderne, n'est plus dans l?imagination debridee, mais, au contraire, dans le normal, le naturel, l'organique. La fruste chaleur du paysage zarfinien constitue le reve le plus authentique de l'homme moderne?. Emmanuel Rais